I. C’est quoi une anacoluthe ?
Voici la définition que donne le Larousse en ligne de l’anacoluthe :
Rupture ou discontinuité dans la construction d’une phrase (par exemple Rentré chez lui, sa femme était malade).
L’exemple donné est composé de deux propositions :
• « Rentré chez lui » se compose d’un participe passé (rentré, conjugué au masculin singulier), d’une préposition (chez) et d’un pronom personnel (lui).
• « sa femme était malade » se compose d’un groupe nominal (sa femme), d’un verbe d’état conjugué (était) et d’un adjectif (malade).
II. Alors, c’est quoi le problème ?
« Rentré » est ici un participe passé qui a valeur d’adjectif. Et un adjectif s’accorde en genre et en nombre avec le nom qu’il qualifie.
Or, le seul nom présent dans la phrase est femme. Et, en lisant l’exemple, on comprend bien que l’on parle de deux personnes différentes. On ne peut donc pas accorder rentré avec femme.
Nous nous retrouvons donc bloqués !
III. Comment corriger cette anacoluthe ?
Il existe plusieurs solutions.
On pourrait écrire :
Rentré chez lui, l’homme posa ses clés sur la table de la cuisine.
Cette fois-ci, la phrase est correcte, puisque rentré se rapporte bien au nom l’homme.
Mais on pourrait également écrire :
L’homme rentré, sa femme l’accueillit en éternuant plusieurs fois.
Cette fois-ci, on a rajouté un nom devant le participe passé. Rentré s’accorde donc avec l’homme.
Si ces explications manquent de clarté, vous pouvez regarder les deux vidéos suivantes qui donnent quelques exemples supplémentaires d’anacoluthes :
IV. Qu’avons-nous appris ?
Pour résumer :
• Un participe passé ayant pour valeur d’adjectif s’accorde avec le nom qu’il qualifie.
Exemple : Aidée par un ami, Teresa a pu terminer son exercice de mathématiques.
• Le nom peut être présent avant le participe passé qui a valeur d’adjectif. (On parle alors de proposition participiale.)
Exemple : Mon gâteau terminé, j’ai pu regarder la télévision.