L’Ickabog, nouveau roman jeunesse de J.K. Rowling, est disponible dans les librairies depuis le 3 décembre 2020.
L’article suivant donne quelques informations sur l’histoire racontée, mais aucun rebondissement n’est spoilé.
I. La genèse de l’Ickabog
L’Ickabog est un roman sur lequel J.K. Rowling a travaillé en parallèle de l’écriture de la saga Harry Potter. Il était initialement censé sortir après le dernier tome d’Harry Potter.
L’auteure avait déjà parlé de ce projet en 2007 dans un reportage intitulé Un an dans la vie de JK Rowling (disponible dans les bonus du film Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé et sur YouTube). Elle présentait son nouveau roman comme un conte de fées politique qui serait destiné à de jeunes lecteurs1.
Mais, finalement, J.K. Rowling se tourne vers d’autres projets comme le roman Une place à prendre et la saga centrée sur le détective Cormoran Strike, écrite sous le pseudonyme de Robert Galbraith.
Puis, en mars 2016, J.K. Rowling confirme sur Twitter qu’elle n’envisage plus d’éditer ce roman, même si celui-ci lui donnera l’idée de se déguiser en « manuscrit inachevé » lors d’une soirée d’Halloween.
II. L’Ickabog revient en force !
Mais le confinement du printemps 2020 la décide à ressortir ce projet de ses tiroirs. Sachant les familles confinées, elle décide de retravailler ce roman pour offrir aux lecteurs une nouvelle histoire à découvrir. À l’aide de ses deux plus jeunes enfants – à qui elle avait lu l’histoire à l’époque où elle travaillait encore dessus – J.K. Rowling réécrit le livre.
Celui-ci sera ensuite diffusé en ligne à raison d’un, deux ou trois chapitres par jour entre le 26 mai et le 10 juillet 2020. Une traduction française sortira peu de temps après en ligne, à partir du 3 juin. À noter que cette traduction a été réalisée par Clémentine Beauvais, qui est elle aussi auteure de plusieurs romans.
Rapidement, une édition papier sera prévue pour la fin d’année, et J.K. Rowling décidera d’impliquer ses jeunes lecteurs en proposant des concours de dessins nationaux réservés aux enfants de 7 à 12 ans. Trente-quatre dessins ont été ainsi sélectionnés pour la version anglaise (que vous pouvez découvrir ici sur le site de la Gazette du sorcier), et qui diffèrent donc des illustrations présentes dans la version française.
Le montant des droits d’auteur de l’édition papier sera également reversé à l’association The Volant Charitable Trust, qui vient en aide aux personnes qui ont été affectées par la Covid-19.
Concernant l’édition française de ce roman, il en existe deux : une en broché et une en relié. Le livre broché est moins imposant que celui en format relié, et il reprend toutes les illustrations à la fin du roman (car elles ne sont pas imprimées sur le même type de papier que le texte), alors que celui au format relié les insère en face des scènes correspondantes. (Pour ma part, j’ai opté pour le format broché, et voir les illustrations placer à la fin du livre ne m’a pas dérangé.)
Booktrailer :
III. De quoi ça parle ?
L’Ickabog nous laisse découvrir le pays de Cornucopia, gouverné par le roi Fred Sans Effroi, et la vie s’y montre particulièrement agréable. Sa capitale, Chouxville, est même connue pour ses délicieux gâteaux et pâtisseries, que d’autres royaumes ne manquent pas de leur envier.
Mais, tout au nord du pays, se trouve une région peu hospitalière, appelée les Marécages, et c’est dans cette région que le mythe de l’Ickabog est né. La région des Marécages abriterait une créature féroce, connue pour se nourrir d’humains et de moutons.
Mais cette créature existe-t-elle vraiment ? Ou est-elle une simple légende urbaine transmise de génération en génération ?
IV. Le sens caché de certains mots
J.K. Rowling a toujours bien aimé « jouer » avec les noms, et les noms utilisés dans le roman de l’Ickabog n’y font pas exception.
- Le nom de l’Ickabog vient du nom Ichabod (qui peut aussi être un prénom) qui signifie « without honor » (sans honneur) ou « the glory has departed » (la gloire est partie)2. Et il est vrai que les rumeurs autour de l’Ickabog vont causer quelques problèmes à Cornucopia…
- Cornucopia signifie corne d’abondance en anglais. Ce qui correspond bien au pays, qui regorge de nourriture.
Quatre villes sont également citées dans l’histoire :
- La capitale Chouxville s’appelle également ainsi en anglais. Et, cette ville étant connue pour ses célèbres pâtisseries, son nom fait bien sûr référence aux choux pâtissiers.
- La ville de Jéroboam est connue pour son vin. Or, le jéroboam est une bouteille de trois litres environ, qui peut contenir du champagne ou du bourgogne.
- La ville de Kurdsburg est célèbre pour ses fromages. Or, curds signifie en anglais lait caillé.
- La ville de Baronstown est réputée pour ses jambons fumés et rôtis au miel, ses rubans de lard, ses saucisses épicées, ses biftecks fondants et ses tourtes au chevreuil. Or, le baron of beef (baron de bœuf) est une belle pièce de bœuf composé de deux surlonges reliés au niveau de la colonne vertébrale. (Moi non plus, je n’avais jamais entendu le mot surlonge de ma vie. Mais, je vous jure, ça existe!)
Et il existe probablement d’autres noms qui cachent des références.
V. Alors, c’est bien ?
Si l’Ickabog est le premier roman jeunesse de J.K. Rowling depuis Harry Potter, celui-ci parvient sans problème à se distinguer de la célèbre saga. Déjà, de par sa structure puisque, du haut de ses 64 chapitres, le roman possède des chapitres courts. Mais le roman nous plonge aussi dans un univers plus réaliste. Dans le château du roi Fred Sans Effroi, vous pourrez y croiser quelques serviteurs, mais vous n’y rencontrerez aucun magicien à la longue barbe blanche.
Pour autant, on pourra noter que la ville de Chouxville est connue pour ses célèbres pâtisseries comme les Songes-de-Donzelles, les Nacelles-de-Fées, les Espoirs-du-Paradis, les Délices-des-Ducs ou encore les Chichis-Chics. Ce qui nous ferait presque croire que la boutique d’Honeydukes se trouve à proximité…
Lors de la lecture du roman, j’avoue avoir bien apprécié le personnage du roi Fred Sans Effroi, et j’ai particulièrement été surprise de voir à quel point l’antagoniste de l’histoire peut se montrer retors. Il n’hésite pas à se salir les mains pour arriver à ses fins, à tel point qu’une certaine noirceur pouvait se dégager de certaines scènes.
J’ai trouvé néanmoins la fin du roman un peu trop rapide. J’aurais aimé suivre un peu plus longtemps certains personnages, et que certaines scènes soient plus développées.
Et si vous avez lu ce roman également, n’hésitez pas à laisser un commentaire pour dire ce que vous en avez pensé. 🙂
1 Indiqué à la 41e minute du reportage.
2 Indiqué à la 13e minute dans l’interview « The Ickabog – Online Launch Event (November 10th, 2020) ».
Tu m’as appris pas mal de choses. Je ne savais pas que JKR avait écrit le manuscrit il y a si longtemps, ni même que Clémentine Beauvais était la traductrice de ce livre. Quoi qu’il en soit, je suis très intriguée par ce livre, mais je ne suis pas sûre de l’acheter.
Oui, l’idée de départ est intrigante, et le roman arrive à proposer quelque chose de nouveau. Après, je n’ai pas accroché plus que ça aux personnages, donc ce n’est pas une lecture que je qualifierais d’indispensable. 😉